Dans les troubles du spectre autistique, il est admis que l'environnement - notamment social - joue un rôle essentiel. Pour autant, l'impact de l'environnement pseudo-social que sont les animaux est quasiment inexploré. C'est dans ce cadre que nous émis l'hypothèse qu'un lien puisse exister entre la présence ou l'arrivée d’un animal dans les familles d’enfants avec TSA et de potentiels changements dans leurs compétences sociales. A partir d’un pool de 260 sujets, 4 groupes ont été formés. Dans l’étude 1, deux groupes de 12 enfants (âge moyen : 10.8 ± 2.3 ans): adoption d’un animal après l'âge de 5 ans versus pas d'animaux. Dans l’étude 2, deux groupes de 8 enfants (âge moyen : 11.1± 1.9 ans) : présence d’un animal depuis la naissance versus pas d'animaux. Les difficultés sociales ont été évaluées à 2 périodes à l'aide de l’algorithme de l’ADI-R (t0 : période de 4-5 ans et t1 : lors de l’évaluation). Un questionnaire parental a permis d’obtenir des informations sur les échanges entre les enfants et leurs animaux. Les résultats montrent que 2 des 36 items étudiés se sont améliorés entre t0 et t1 dans le groupe d’enfants où un animal a été adopté après l’âge de 5 ans: offre de partage et offre de réconfort. Aucun changement significatif n’a été mis en évidence dans les autres groupes. De plus, les échanges entre enfants et animaux sont plus rapportés - qualitativement et quantitativement - dans la situation d'adoption que lorsqu'un animal était présent depuis la naissance. L’adoption d’un animal semble bien liée au développement chez des enfants avec TSA de compétences sociales précurseurs de l’empathie. Nous discutons les mécanismes impliqués, par exemple, directement lié à l’animal (stimulation sociale) mais aussi systémique (modification de la dynamique familiale) dans une perspective de life-span.