Chez le cheval, un certain nombre de paramètres (stéréotypies, agressivité envers l'homme) apparaissent comme des indicateurs fiables d'un mal-être. Néanmoins, ces indicateurs ne nous renseignent que très partiellement sur la façon dont les chevaux perçoivent la situation. Chez l'homme, plusieurs travaux de psychologie rapportent qu'un stress chronique se traduit par des biais cognitifs de jugement : ainsi, les personnes anxieuses ou dépressives tendent à juger les informations ambiguës de manière négative et sont donc dites pessimistes. Dans cette étude, nous avons utilisé cette approche innovante, basée sur l'utilisation de tests de biais cognitifs, afin d'examiner si des chevaux vivant en conditions restreintes présentaient un biais de jugement pessimiste contrairement à des chevaux en conditions semi-naturelles. Les résultats ont révélé un effet site important : les chevaux dans la première condition présentaient un état de mal-être et évaluaient de manière plus pessimiste les informations ambiguës, tandis que les autres, exempts de problèmes, avaient un jugement optimiste. L'utilisation des biais cognitifs de jugement apparait donc un outil intéressant pour "questionner" le cheval sur son appréciation subjective de ses conditions de vie.