Les expériences précoces ont un impact à long-terme sur le développement des individus, notamment leur sensibilité au stress. De nombreuses études questionnent l'impact de la période périnatale sur le bien-être du nouveau-né et de sa mère à court-terme mais aussi sur le développement des liens sociaux et la réactivité émotionnelle à moyen et long-terme. En effet, le processus d'attachement qui se met en place à travers des comportements précis dès la naissance sert de base au développement de nombreux comportements. Pourtant, chez l'animal comme chez l'homme, les pratiques périnatales sont rarement mises en perspective avec leurs conséquences comportementales au cours du développement. Les interventions précoces, parfois considérées comme anodines, voire "positives", vont perturber l'agenda de développement comportemental. Ces perturbations peuvent altérer profondément l'établissement du lien mère-jeune en se traduisant, par exemple, par une absence de soins au jeune et un rejet, une absence de reconnaissance maternelle ou un attachement excessif qui va nuire à l'intégration sociale ultérieure. Nous illustrerons ces exemples chez différents modèles animaux en mettant en avant les parallèles existants entre l'homme et l'animal tant au niveau des pratiques qu'au niveau de leurs impacts potentiels.