Complexe et hétérogène, le syndrome autistique se caractérise notamment par une communication et des interactions sociales différentes. Les personnes avec autisme perçoivent probablement le monde différemment que le reste de la population. Depuis des années, de nombreuses recherches ont permis des avancées importantes grâce à des méthodologies variées: entretiens parentaux, grilles d'évaluation, analyses biologiques, imagerie,... Différentes formes de thérapies visent à la socialisation des personnes avec autisme, et ce dès le plus jeune âge. Néanmoins, de nombreux chercheurs et médecins pointent le manque d'études naturalistes, dans le milieu familier, incluant des méthodes d'observation. Or, ces méthodes mettent en évidence, par exemple, des aspects non révélés par des questionnaires. L'éthologie, science de l'observation des comportements, apparait comme une méthode intéressante pour une autre perspective du syndrome autistique. Pour illustrer ce que l'éthologie peut apporter, nous allons nous intéresser aux relations entre les enfants avec autisme et les animaux de compagnie. Si l'animal est très utilisé pour aider à la socialisation des enfants avec autisme dans le cadre d'interventions assistées par l'animal, nous disposons de peu de connaissances. Une étude interdisciplinaire récente, menée sur 4 ans, s'est intéressée à cette question. Des observations réalisées à domicile, aussi bien avec un animal non familier que des animaux familiers ont montré l'importance de la variabilité interindividuelle chez les enfants avec autisme qui présentent des profils d'interaction variés. D'une part, ils adoptent des stratégies comportementales particulières allant d'un contact physique à une prise de distance plus importante que les enfants typiques. D'autre part, les observations ont révélé des compétences sociales inattendues chez ces enfants. Par cette étude, l'éthologie montre tout son intérêt dans la compréhension des différences, tant individuelles que dans le syndrome autistique en général. C'est certainement de la mutualisation des disciplines et d'approches diversifiées que naîtront de nouvelles idées, de nouvelles recherches mais aussi des prises en charge thérapeutiques plus efficaces et adaptées à chacun.