Les outils simples d’évaluation du risque d’apparition des troubles musculo-squelettiques (TMS) : quelle intégration de la marge de manœuvre situationnelle (MMS) dans le cadre du repérage des situations à risques ? - Thèses de l'Université de Rennes 1 Accéder directement au contenu
Thèse Année : 2019

Simple risk assessment tools for evaluating the risk of musculoskeletal disorders (MSDs): should situational operational leeway integrate to identify risk situations ?

Les outils simples d’évaluation du risque d’apparition des troubles musculo-squelettiques (TMS) : quelle intégration de la marge de manœuvre situationnelle (MMS) dans le cadre du repérage des situations à risques ?

Résumé

Musculoskeletal disorders (MSDs) are one of the most recognized occupational diseases, in France and Europe. The identification of risk situations is essential in MSD prevention approaches: this initial identification, which is called "MSD risk assessment" allow targeting the most critical situations on which the engineers and ergonomist could intervene to reduce risk factors. This evaluation has often been based on using the "simple" tools. The nature of simple tools (intrinsic criteria), the way of using them (criteria related to users), and the quality of results are the main factors that question the reliability and precision of these tools, regarding the variability of work activity and the multifactoriality of MSD. This thesis focuses on the problems related to using simple MSD risk assessment tools during the initial phases of prevention procedures. This study, therefore, propose taking into account knowledge from the field of ergonomics of activity and, particularly, SOL as a way to improve identifying critical situations. The human-centered activity model, developed by N.Vézina's (2001), was used to identify SOL indicators. Then, we investigated the presence of the SOL indicators in the underlying theoretical model with a checklist including SOL indicators created for this purpose. Nine simple tools (OSHA, RULA, REBA, QEC, CE, EAWS, NIOSH, MAC, JSI) were used to evaluate ten samples of workstations of a metallurgy industry (Johndeer Orlean-Saran). The indicators of SOL were also explored in this sample of workstations to define whether SOL is sufficient. We used a semi-qualitative and qualitative approach to determine the sufficiency of SOL. A list of indicators including the component of the strategy of realization, the component of direct effects on the health and on the performance was used to determine the sufficiency of SOL. The results of simple risk assessment tools and SOL indicators were then compared to identify its differences. The SOL indicators and reconstruction of the underlying theoretical model of the simple tools showed that the simple tools do not take into account SOL indicators and they are principally oriented on biomechanical factors. Analyzing the risk of MSDs on ten workstations by nine simple tools showed the variability of exposure between tools for the same work situations. We analyzed the same workstation by the indicators of SOL on semi-qualitative (observation by ergonomist based on SOL checklist) and qualitative (interview with operators based on the same SOL checklist approach. The different approach of SOL exploration showed a difference between its results. We also found the differences in judgment between MSDs risk identification by simple risk assessment tools and the indicators of SOL (qualitative approach). The indicators of SOL estimated the lower risk of MSD than the simple tools. These differences of judgment describe how SOL indicators can improve the phase MSD risk identification as a supplement of current simple tools. Considering the SOL in the identification of risk situations lead to take into account the resources available to the operator to cope with the challenges in a work situation. We can explain in this way that the difference between the assessments by the simple tools and the SOL indicators might be related to the focus of simple tools (oriented on constraints). The consideration of SOL is appropriate theoretically and more discriminating strategically, regarding identified risk situations. Considering SOL in the “simple” tools deserve to study further to be more operational. The difference between semi-qualitative and qualitative approach for analysis SOL is an example that shows SOL require further studies to be applicable by all the ergonomists. This study showed that the SOL indicators could provide complementary information to that obtained by simple tools. These results propose a risk assessment approach that uses SOL sufficiency to target critical situations.
Les troubles musculo-squelettiques (TMS) sont les pathologies les plus reconnues comme maladies professionnelles, en France et en Europe. Le repérage des situations à risques est essentiel dans les démarches de prévention : ce repérage initial, que l’on appelle « l’évaluation des risques de TMS », permet de cibler les situations les plus critiques sur lesquelles des moyens ambitieux pourront être mobilisés. Cette évaluation repose le plus souvent sur la mobilité d’outils « simples ». La composition même des outils simples (critères intrinsèques), leurs usages (critères d’usage) et leurs résultats sont souvent questionnés au regard des variabilités de l’activité et de la multi-factorialité des TMS. Cette thèse en ergonomie s’intéresse aux difficultés d’utilisation des outils simples d’évaluation du risque TMS lors des phases initiales des démarches de prévention. Pour répondre à ces difficultés, ce travail propose d’étudier plus particulièrement l’apport des connaissances issues du champ de l’ergonomie de l’activité et notamment la Marge de Manœuvre Situationnelle (MMS). A partir de la documentation sur le modèle de l’activité centré sur la personne de N.Vézina (2001), nous avons identifié et listé les indicateurs représentatifs de la MMS. Puis, nous avons analysé la place de ces indicateurs MMS dans les modèles théoriques sous-jacents aux outils simples avec une grille de lecture créée à cet usage. Ensuite dans une industrie de la métallurgie, nous avons déployé 9 outils simples (OSHA, RULA, REBA, QEC, JSI, CE, EAWS, NIOSH, MAC) et exploré l’état de suffisance MMS (suffisance, soupçon d’insuffisance ou insuffisance) sur un échantillon de 10 postes de travail, combinant approche qualitative et semi-quantitative. Nous proposons une liste d’indicateurs pour objectiver la suffisance de MMS à partir de la composante des stratégies de réalisation, de la composante d’effets directs sur la santé et sur la performance. En plus de l’orientation essentiellement biomécanique des outils simples d’évaluation du risque TMS, nous observons une absence de prise en compte des indicateurs MMS. Lors de l’exploration en situation réelle, nous identifions une forte variabilité des résultats des outils simples entre eux. Nous présentons la variabilité des résultats de plusieurs outils simples déployés sur une même situation de travail, mais aussi, les différences de sensibilités de ces outils simples d’un poste à l’autre. En ce qui concerne l’évaluation de la suffisance de MMS, nous observons des écarts de jugement entre les deux méthodes déployées (qualitative et semi-quantitative). Enfin, et de manière générale, l’estimation du risque est moins élevée lors de l’exploration de la MMS qu’avec les outils simples. Les différences de jugement constatées nous orientent vers l’importance de prendre en compte la MMS dès la phase d’évaluation du risque TMS. La prise en compte de la MMS dans le repérage des situations à risques introduit la prise en compte des ressources dont l’opérateur dispose pour faire face aux situations de travail et à leurs enjeux. On peut expliquer de cette manière les écarts avec les outils classiques centrés sur les contraintes. La prise en compte de la MMS semble donc à la fois pertinente théoriquement, et plus discriminante stratégiquement, vis-à-vis des situations à risques repérées. Sur le plan opérationnel, l’étude de la prise en compte de la MMS dans ces outils « simples » méritera d’être poursuivie dans de futurs travaux. Les écarts entre l’approche qualitative et semi-quantitative de la MMS en témoignent. Ce travail montre que l’étude de la MMS peut apporter des informations complémentaires à celles actuellement obtenues avec les outils simples d’évaluation du risque TMS. Nos résultats sont en faveur d’un modèle d’évaluation du risque TMS en entreprise qui utilise l’état de suffisance MMS pour estimer le risque d’apparition des TMS et cibler les situations de travail les plus critiques, et sur lesquelles de plus importants moyens d’analyse devront être mobilisés.
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Document final de thèse Norval Maxime Soutenu le 6 Mars 2019.pdf (47.37 Mo) Télécharger le fichier
Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)

Dates et versions

tel-02138786 , version 1 (24-05-2019)

Identifiants

  • HAL Id : tel-02138786 , version 1

Citer

Maxime Norval. Les outils simples d’évaluation du risque d’apparition des troubles musculo-squelettiques (TMS) : quelle intégration de la marge de manœuvre situationnelle (MMS) dans le cadre du repérage des situations à risques ? : Etude de cas dans une industrie d’assemblage de moteurs diesel à usage non routier. Santé publique et épidémiologie. Université Bretagne Loire - Angers, 2019. Français. ⟨NNT : ⟩. ⟨tel-02138786⟩
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