Chapitre 11 - L'organisation du chantier funéraire - Centre de Recherche en Archéologie, Archéosciences, Histoire Accéder directement au contenu
Chapitre D'ouvrage Année : 2022

Chapter 11 - Organising the funeral site

Chapitre 11 - L'organisation du chantier funéraire

Résumé

ln this chapter, we investigate the sources of the raw material used to build the cemetery (stone and wood). We show that the immediate environment of the site provided all the building materials needed. The rocks, whether in the form of rocky sheets used for the stone formwork or large river pebbles used solely for the layout of the mounds, are all of magmatic and metamorphic origin and would have been available a few dozen metres away. ln the absence of palynological analyses conducted in the immediate vicinity of the site, it is difficult to assess the distance travelled for the transport of the wood, mainly poles and trunks of larch (Larix sp.). lt is noteworthy that the larch seems well adapted to the cool, dry conditions that exist between 1000 and 2300 m altitude, on the shaded slopes. Most of the felled trees were used immediately afterwards, the cambial dates and season being identical for all elements of the same structure. However, in two tombs, we documented examples of replacements - of poles from one year to the next, for tomb 16, and using wood about 60 years old, for Structure 12 - which show that, although the builders had access to a supply of fresh wood, urgency or opportunism led them to occasionally re-use relict elements. The dendro-typological analyses revealed at least two potential source areas where forest management by regular clear-cutting or coppicing could have taken place. Depending on the weight and size of the wood, and on the distance to be covered, humans and large domestic animals, such as horses, oxen, or yaks, could have been used for carrying, hauling, or packing the material. For the architectural timbers, the trunks with their bark, only delimbed, were transported to the place of processing, i.e. the cemetery. The slabs on the long sides were methodically assembled in 'fîsh-scale' fashion, i.e. the slabs were locked together by means of partial overlapping. The presence of woodworking waste in several tombs proves that the work was carried out entirely in the vicinity of the burial site. The traces of tools on the wood show a versatile and small toolbox: axes, adzes, chisels, and augers.
L’environnement direct du site a livré l’ensemble des matériaux de construction : les roches, qu'elles soient sous forme de feuillets rocheux employés pour les coffrages en pierre ou de gros galets de rivière utilisés uniquement pour l'aménagement des tertres, sont toutes d'origine magmatique et métamorphique et sont disponibles à quelques dizaines de mètres. Pour ce qui concerne l'approvisionnement en bois, principalement des perches et des troncs de mélèze (Larix sp.), en l'absence d'analyses palynologiques dans l'entourage immédiat du site, il est difficile d'apprécier la distance parcourue pour l'acheminement de ces arbres, même si le mélèze semble bien adapté aux conditions fraîches et sèches entre 1000 et 2300 m d'altitude, sur les versants ombragés. La plupart des arbres abattus ont été utilisés immédiatement après, les dates cambiales et les saisons étant identiques pour tous les éléments d'une même structure. Toutefois, dans deux tombes, des exemples de remplois, de perches d'une année sur l'autre pour la tombe 16, de bois plus anciens de 60 ans environ pour ST 12, montrent qu'en marge d'un approvisionnement en bois frais, l'urgence ou l'opportunisme a conduit à réutiliser ponctuellement des éléments relictuels. Les analyses dendro-typologiques ont mis en évidence au moins deux zones sources d'approvisionnement potentielles où une gestion forestière par coupes à blanc régulières ou selon le principe du taillis-sous-futaie devaient avoir cours. Selon le poids, les dimensions et la distance à parcourir, les humains et les grands animaux domestiques comme le cheval, le boeuf ou le yack ont pu être mis à contribution pour le portage, le tractage ou le bât des matériaux. Pour le transport des bois d'architecture, ce sont des troncs avec leur écorce, tout Juste ébranchés, qui ont été transportés Jusqu'au lieu de façonnage, c'est-à-dire le cimetière. Pour la mise en oeuvre des cistes, le montage des dalles des grands côtés est organisé méthodiquement en « écailles de poisson », c'est-à-dire que les dalles se bloquent entre elles par recouvrement partiel. La présence de déchets de travail du bois dans plusieurs tombes prouve que le chantier était mené intégralement à proximité de la sépulture. Les traces d’outils sur les bois mettent en évidence une boîte à outils polyvalente et peu volumineuse : haches, herminettes, ciseaux à bois, tarière.
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2022 Bernard, Joly, Salavert Chap 11 Organisation du chantier funeraire.pdf (849.79 Ko) Télécharger le fichier
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hal-04660366 , version 1 (23-07-2024)

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  • HAL Id : hal-04660366 , version 1

Citer

Vincent Bernard, Dominique Joly, Aurélie Salavert. Chapitre 11 - L'organisation du chantier funéraire. Sébastien Lepetz. Occupations et espaces sacrés dans l'Altaï mongol: Les sites archéologiques de Burgast et Ikh Khatuu (1100 a.C. - 1100 p.C.) : résultats des fouilles (2014-2016) de la mission archéologique franco-mongole., Editions Mergoil, 2022, 978-2-35518-122-1. ⟨hal-04660366⟩
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