Les choses changent. Les modifications de la structure agraire au II<sup>e</sup> millénaire sur les rives de la Manche - Université de Rennes
Chapitre D'ouvrage Année : 2017

Les choses changent. Les modifications de la structure agraire au IIe millénaire sur les rives de la Manche

Résumé

With the first studies dating from the 1990s, France could be seen as being a little behind in its research on ancient field systems. This is mainly due to the fact that intensive post-industrial agriculture in north-west France has totally obliterated ancient fossilised landscapes, levelling micro-reliefs, erasing the smaller irregularities in the landscape and destroying field systems (ditches and banks) that in certain cases are more than 4000 years old. The last twenty years of development-led archaeology and more extensive excavations have largely contributed to this research and it is now possible to propose an overview of agricultural boundaries and their chronology from the appearance of the first field systems in the 3rd millennium BC to their abandon during the Late Bronze Age. Our aim is not to reconstruct ancient landscapes over large areas as excavations rarely cover more than 5 hectares at a time, but to understand how and why part of society took possession of the landscape at the end of the Neolithic and how the planimetric features developed during the following thousand years. This question is of obvious historic significance as it involves the monopolisation and the management of the landscape and opens the way to a new reading of Bronze Age societies.
En matière de recherche et d’étude des parcellaires anciens la France a pris beaucoup de retard puisque les premiers travaux d’ampleur datent des années 90. Il faut bien dire que le Nord-Ouest de la France n’offre pas les mêmes perspectives d’analyse que dans beaucoup de régions d’Europe. L’agriculture intensive post révolution industrielle a totalement détruit les paysages anciens qui étaient fossilisés jusqu’alors, effaçant les nombreux microreliefs, gommant les moindres irrégularités du sol et détruisant les limites parcellaires (talus et fossé) qui étaient parfois encore conservées depuis plus de 4000 ans. C’est avec le développement de l’archéologie préventive et des grands décapages que cette recherche a pris son élan. Aujourd’hui, après presque 20 ans de fouilles, il est possible de proposer une synthèse portant sur la nature des limites agraires et la chronologie depuis l’élaboration des premiers parcellaires à la fin du IIIe millénaire jusqu’à leur abandon au cours du Bronze final. Il ne sera ici question de restitution paysagère sur de vastes espaces (les surfaces de fouilles les plus importantes avoisinant seulement les 5 ha) mais plus de comprendre comment, à la fin du Néolithique, une part de la société s’est emparée du territoire, la construit pour en s’en assurer la possession et comment ces premières planimétrie agraire ont évolué sur le millier d’année suivant. Cette question à la portée historique évidente, puisqu’il est question d’accaparation et de gestion du foncier, permet une nouvelle lecture des sociétés de l’âge du Bronze.
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Citer

Cyril Marcigny. Les choses changent. Les modifications de la structure agraire au IIe millénaire sur les rives de la Manche. Thibault Lachenal; Claude Mordant; Théophane Nicolas; Cécile Véber. Le Bronze moyen et l'origine du Bronze final en Europe occidentale (XVIIe-XIIIe siècle av. J.-C.). Actes du colloque international de l'APRAB, Strasbourg, 17-20 juin 2014, 1, AVAGE, pp.645-658, 2017, Mémoires d’archéologie du Grand Est, 978-2-9561936-0-9. ⟨hal-01926343⟩
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