Tous ont déjà rencontré l'étourneau sansonnet, espèce commune de nos campagnes, mais aussi de nos villes, connue surtout pour sa présence non souhaitée sur les vergers ou dans les artères citadines où, le soir venu, le niveau sonore des dortoirs attire l'attention. Mais bien peu savent que sous ce supposé chaos acoustique se cache une véritable vie sociale organisée qui pourrait en partie expliquer le grand succès de l'espèce partout où elle est introduite. L'étourneau dispose d'un répertoire de chant très riche qui inclue des imitations sonores et qu'il apprend au cours de son développement et lors d'interactions sociales. Le chant reflète ainsi l'identité de l'émetteur (sexe, individu...) et en particulier son origine géographique et sociale grâce à un phénomène de “dialectes” (variations locales du chant). On a pu montrer que ces dialectes permettaient aussi une organisation interne au sein des grands rassemblements que sont les dortoirs. L'exposé visera à expliquer ce système de communication sophistiqué et à “réhabiliter” l'étourneau, espèce remarquable et unique sur le plan du lien entre vie sociale et communication.