La plupart des modèles de sélection sexuelle postulent que les femelles choisissent leur partenaire de reproduction sur la base de traits reflétant des qualités intrinsèques, potentiellement transmissibles à la descendance. Pourtant, un certain nombre d’études suggère que des schémas plus complexes puissent être en jeu : choix mutuel, facilitation sociale où des femelles choisissent le même mâle. On en sait peu sur la façon dont le réseau social pré-reproduction pourrait influencer ces préférences et en particulier sur l’impact des relations entre femelles à cette période sur ces phénomènes de choix communs de reproduction. Dans la présente étude, nous avons testé l’hypothèse que le réseau social pré-reproduction influence les chois ultérieurs de reproduction chez l’étourneau sansonnet. Cette espèce présente les caractéristiques intéressantes de préférences sociales marquées entre femelles hors reproduction et d’une polygynie facultative. Le suivi des préférences puis du choix de partenaire dans des contextes naturalistes (volières) a permis de montrer 1) que les femelles associées socialement tendent à choisir des partenaires et sites communs, 2) que les mâles montrent des préférences marquées pour certaines femelles, 3) que les femelles moins «sociables » ont moins de chance de se reproduire par rejet des autres femelles et non intérêt des mâles. Les affinités entre femelles permettent y compris une polygynie « pacifique », d’où la réduction des coûts potentiels liés aux conflits. Ces résultats concordent avec des observations de terrain, rendant compte de femelles partageant partenaires et sites sans agressivité, et expliquent l’agression au contraire observée dans des situations expérimentales où des femelles étrangères sont mises en présence d’un même mâle.