Cet article met en perspective les récents efforts politico-juridiques déployés pour engager la sortie des énergies fossiles – axe d'action prioritaire identifié par les rapports du GIEC et surtout enjeu crucial pour limiter le réchauffement climatique à 1,5°C fixé par l'Accord de Paris. À travers plusieurs exemples d'actions étatiques (Costa Rica, Belize, Équateur, etc.) sera illustré le caractère pionnier de certains cadres normatifs (moratoire, loi, référendum, etc.) pour réduire la dépendance aux combustibles fossiles. Ces initiatives isolées tracent une route possible de sortie, mais encore laborieuse. L'article souligne aussi des obstacles structurels juridiques, politiques et économiques liés à la protection des investissements fossiles, rendant difficile la mise en oeuvre de politiques climatiques ambitieuses. Dès lors, des solutions plus audacieuses pour accélérer la sortie des combustibles fossiles émergent même si elles sont controversées comme la taxation des superprofits des CarbonsMajors ou la nationalisation de certaines entreprises énergétiques pour « forcer » un alignement avec les objectifs climatiques. En somme, bien que la sortie des énergies fossiles soit de plus en plus mise à l'agenda politique et juridique, elle reste encore embryonnaire tant les forces économiques et politiques en jeu sont de puissants verrous aux changements